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Le groupe Cryogénie, entre sécurité, maintien du froid, documentation, formation et projets

Dans un service d’ordinaire très dépendant du travail sur les installations, le télétravail permet de repenser les activités

Cryogenics truck
Un camion fournissant des fluides cryogéniques devant le point 1 pendant le stade 3 (Image: CERN)

Le groupe Cryogénie assure l’ensemble des tâches liées à la production et au maintien de très basses températures pour les installations et équipements du CERN. En dehors de la gestion des infrastructures cryogéniques du LHC et de ses détecteurs, le groupe s’occupe de l’exploitation et de la maintenance des équipements de cryogénie nécessaires aux détecteurs et machines hors LHC, des bancs d’essais, des activités de Recherche et développement au Laboratoire Cryogénie ainsi que de la fourniture et de la distribution de fluides cryogéniques. Pour le groupe Cryogénie, le stade 3 a interrompu une grande partie des activités liées au travail sur l’ensemble des installations.

Dimitri Delikaris, chef du groupe Cryogénie, précise que les installations cryogéniques ainsi que leur stock d’hélium sont sécurisés. Certains équipements sont cependant maintenus à froid et nécessitent une surveillance particulière. Parmi ceux-ci, les systèmes magnétiques et calorimétriques des détecteurs ATLAS et CMS, les cryostats à argon liquide de la plateforme neutrino, le calorimètre à krypton liquide de l’expérience NA62 ainsi que certains équipements des expériences du complexe AD. Cette surveillance justifie la présence ponctuelle de personnel du groupe sur les sites.

Seul un nombre limité et prédéfini de membres du groupe retourne périodiquement au CERN pour réaliser les rondes de sécurité, ainsi que pour assurer la réception et le suivi de la distribution de quelque 80 tonnes d’azote liquide par semaine. En dehors des patrouilles régulières vérifiant le bon fonctionnement des installations, des équipes d’astreinte et d’appui « au mieux des possibilités » (« best effort »), qui les soutiennent, sont prêtes à réagir en cas d’urgence. Des rondes virtuelles quotidiennes viennent compléter le tableau. « Avec le deuxième long arrêt (LS2), une grande partie des installations était déjà à l’arrêt pour maintenance, consolidation et mise à jour ; les procédures et modes de surveillance étaient donc déjà mis en place », explique Dimitri Delikaris.

Pour les équipes travaillant sur la conception et la spécification des futurs équipements cryogéniques, les activités se poursuivent à un rythme soutenu. Pour celles en charge des opérations, le télétravail est l’occasion d’affiner une documentation d’ordinaire remise à plus tard, faute de temps. Krzysztof Brodzinski, chef de section pour l’exploitation cryogénique du LHC et de ses détecteurs, voit le télétravail comme une opportunité : « Ce temps est utilisé pour perfectionner les outils de formation et de simulation des procédés cryogéniques et pour former les nouveaux arrivants. Je suis fier du travail de l’équipe qui participe pleinement à l’élaboration des nouveaux modules. »

Une coordination entre collègues rendue possible par une communication efficace. Les réunions par visioconférence contribuent à la définition de tâches transversales qui permettront d’aborder la réouverture progressive en toute sécurité et qui favorisent le maintien du lien social au sein du groupe : « Le plus important, c’est que tout le monde se sente impliqué, stimulé et motivé. Avec l’organisation actuelle de notre travail, nous y arrivons. » En somme, le personnel du groupe Cryogénie n’est pas « refroidi » par le télétravail.