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Lancement réussi pour le premier satellite réalisé dans le cadre d'un projet piloté par le CERN

Avec le lancement du satellite CELESTA, destiné à surveiller les rayonnements dans l'espace, le CERN démontre son savoir-faire dans le domaine des effets des rayonnements sur l'électronique

Radiation testing of CELESTA satellite inside CHARM facility
Cette photographie montre CELESTA, le premier démonstrateur de technologie du CERN dans l'espace. Elle a été prise lorsque le satellite a été testé dans l'installation CHARM au CERN. (Image: CERN)

CELESTA, premier satellite réalisé dans le cadre d'un projet piloté par le CERN, est entré en orbite avec succès lors du vol inaugural du lanceur de satellites européen Vega-C. Lancé par l'Agence spatiale européenne depuis le Centre spatial guyanais à 11 h 13 UTC, le satellite s'est déployé sans problèmes et a transmis ses premiers signaux dans l'après-midi.

Pesant un kilo et mesurant dix centimètres de côté, CELESTA (CERN latchup and radmon experiment student satellite) est un satellite en forme de cube constitué d’une seule unité (1U CubeSat) conçu pour étudier les effets des rayonnements cosmiques sur l'électronique. Le satellite transporte le « Space RadMon », version miniature d'un appareil de surveillance des rayonnements qui a fait ses preuves auprès du Grand collisionneur de hadrons (LHC) du CERN. CELESTA a été envoyé sur une orbite terrestre à une altitude de près de 6 000 kilomètres. « CELESTA étudiera, en plein cœur de la ceinture interne de Van Allen, une orbite particulière où les rayonnements sont à leur niveau maximal », explique Markus Brugger, chef du groupe Zones d’expérimentation, et à l'initiative des projets CHARM et CELESTA dans le cadre du projet R2E (Radiation to Electronics).

Le Space RadMon est un remarquable exemple d’applications que les technologies du CERN peuvent trouver hors du champ des expériences de physique des particules. « Entièrement réalisé à partir de composants standardisés et ultra-sensibles, sélectionnés et étalonnés par le CERN, principalement dans ses installations, le Space RadMon est un instrument léger et de faible puissance, idéal pour les futures missions spatiales tolérantes au risque, explique Ruben Garcia Alia, chef du projet R2E. Si CELESTA réussit sa mission, le Space RadMon pourrait même être adapté et devenir un outil de maintenance prévisionnelle pour des constellations de satellites, afin d'anticiper leur remplacement, inévitable à terme. »

Une copie (modèle d’irradiation) du satellite CELESTA a également été testée auprès de l'installation CHARM, une installation du CERN offrant un large éventail de types de rayonnements, capable de recréer, dans une large mesure, les rayonnements existant dans l’orbite terrestre basse. La mission devrait confirmer cette capacité. « CHARM est capable de tester les satellites dans leur intégralité plutôt que composant par composant, ce qui en fait une installation unique au monde, très différente des autres infrastructures de tests d’irradiation. Elle offre une alternative simple et peu coûteuse et permet d'évaluer les effets au niveau système », explique Salvatore Danzeca, coordinateur de l'installation CHARM.

Le succès de ce satellite est le résultat d'un partenariat fructueux entre le CERN et l'Université de Montpellier ; de nombreux étudiants des deux institutions ainsi que des spécialistes du CERN des effets des rayonnements y ont participé. CELESTA est basé sur la plateforme radiorésistante du Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM) et sera piloté depuis son centre de contrôle. L'Agence spatiale européenne a fourni le créneau de lancement dans le cadre de son programme lié aux petits satellites.

« CELESTA, qui a pour objectif de rendre l'espace plus accessible, est un exemple prometteur de la manière dont le savoir-faire du CERN peut avoir un impact positif sur l'industrie aérospatiale. Avec cette mission, le CERN présente des solutions abordables pour mesurer les rayonnements et tester la radiorésistance des satellites, permettant ainsi aux universités, aux entreprises et aux start-up de concrétiser leurs ambitions spatiales », conclut Enrico Chesta, coordinateur pour les applications aérospatiales et environnementales au sein du groupe Transfert de connaissances du CERN.

En savoir plus :

Vidéo du lancement.

Plus d'informations sur les applications aérospatiales du groupe Transfert de connaissances.