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L’hadronthérapie aux portes de l’Europe du Sud-Est

Une nouvelle installation inspirée des principes fondateurs du CERN démarre sa phase de conception

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Montenegro prime minister Duško Marković giving a presentation in front of a blue screen on which is written "Start of the SEEIIST design phase - 18 September 2019"

Duško Marković, premier ministre du Monténégro, marque le coup d'envoi de la phase de conception du SEEIIST le 18 septembre (Image : gov.me/B Ćupić)

En Europe du Sud-Est, une installation d’hadronthérapie ultramoderne achève sa phase d’étude préliminaire pour entrer dans sa phase de conception, grâce au soutien financier de la Commission européenne. À la réunion de lancement qui s’est tenue le 18 septembre à Budva, au Monténégro, plus de 120 personnes se sont rassemblées pour discuter du futur institut international d’Europe du Sud-Est pour des technologies durables (SEEIIST), une installation consacrée à la recherche biomédicale et au traitement du cancer, et reposant sur les principes fondateurs du CERN.

L’idée du SEEIIST a germé dans l’esprit d’Herwig Schopper, ancien directeur général du CERN, et a bénéficié de l’impulsion politique de Sanja Damjanović, ministre des sciences du Monténégro, qui travaille également en tant que physicienne au CERN et au GSI (FAIR) à Darmstadt, en Allemagne. L’objectif de l’institut est d’offrir une plateforme de recherche compétitive et internationale, s’inspirant du slogan « la science au service de la paix » du CERN, en vue d’encourager les jeunes à suivre une formation dans le domaine des sciences, de renforcer les capacités scientifiques et de favoriser la collaboration et la mobilité dans cette région du monde.

Prime Minister of Montenegro welcomes former CERN Director Herwig Shopper with Montenegro Science Minster
Sanja Damjanović, ministre des sciences du Monténégro (à gauche), et Duško Marković, premier ministre du Monténégro (à droite), entourant Herwig Schopper, fondateur du projet SEEIIST, lors de la réunion de Budva (Image : gov.me/B. Ćupić)

L’Europe a joué un rôle capital dans l’évolution de l’hadronthérapie : elle accueille aujourd’hui plusieurs centres spécialisés en protonthérapie ainsi que quatre installations proposant des traitements par protons et des thérapies de pointe par ions carbone. Or, il n’existe aucune installation de la sorte en Europe du Sud-Est, malgré le nombre grandissant de tumeurs diagnostiquées dans cette région. Le projet SEEIIST s’inscrira dans l’idée de la conception d’accélérateurs « PIMMS », qui a vu le jour il y a vingt ans au CERN, et pourra s’appuyer sur l’expérience du CNAO en Italie et de MedAustron en Autriche, deux centres utilisant à la fois les protons et les ions, ainsi que sur le savoir-faire des centres du GSI et de Heidelberg. Le faisceau de cette installation unique sera exploité à parts égales pour deux activités : d’une part, le traitement des patients et, d’autre part, la recherche dans les domaines de la radiologie, de l’imagerie et de la planification des traitements, grâce à différents types d’ions. Des études seront ainsi menées afin d’évaluer la faisabilité d’utiliser des ions plus lourds, comme l’oxygène, et permettront au SEEIIST de se distinguer dans ce domaine en pleine expansion.

Les prochaines étapes consistent à élaborer un projet de conception technique définitif pour la future installation, à proposer un plan de développement et un plan de structure, et à définir les conditions de sélection du site. À cet effet, plusieurs groupes de travail sont actuellement constitués, en collaboration étroite avec le CERN et GSI-FAIR. « Cette réunion d’importance marque l’avènement des efforts que nous déployons sans relâche depuis 2017 pour ce projet, explique Sanja Damjanović. Si tout va bien, le chantier devrait débuter en 2023, et les premiers patients seront accueillis en 2028. »

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Cet article a été initialement publié sur le site cerncourier.com