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SESAME, un pôle d’une importance croissante pour la collaboration scientifique régionale

SESAME, le Centre international de rayonnement synchrotron pour les sciences expérimentales et appliquées au Moyen-Orient accueille l’Irak en tant que premier membre associé

exterior of SESAME

SESAME (Image: CERN)

SESAME, le Centre international de rayonnement synchrotron pour les sciences expérimentales et appliquées au Moyen-Orient, qui a son siège à Allan, en Jordanie, est une organisation intergouvernementale créée sur le modèle du CERN et placée sous les auspices de l’UNESCO. Il a ouvert ses portes aux utilisateurs en 2017, mettant à disposition des lignes de faisceaux de rayons X de troisième génération pour diverses disciplines. Le centre est voué à être la première institution internationale de recherche du Moyen-Orient permettant aux scientifiques de collaborer pacifiquement pour la production de connaissances.

SESAME compte huit membres de plein exercice (Chypre, l’Égypte, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan, la Palestine et la Turquie) et 17 observateurs, dont le CERN, et est sur le point d'accueillir son premier membre associé. En effet, les gouvernements des membres de SESAME ont donné leur aval en juillet dernier pour que l'Irak devienne membre associé du laboratoire, un statut qui lui permettra d’obtenir par la suite celui de membre de plein exercice.

« Ma venue à SESAME le 8 juin 2023 m'a convaincu que l'Irak bénéficierait grandement d’une adhésion et que le moment était venu pour ce pays de devenir membre, a déclaré Naeem Alaboodi, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et chef de la Commission de l'énergie atomique de l’Irak, dans son courrier adressé à Rolf Heuer, président du Conseil de SESAME et ancien directeur général du CERN. Toutefois, avant de devenir membre de plein exercice, l’Irak souhaite se familiariser avec la gouvernance, les procédures et les activités de ce centre, et il estime que le meilleur moyen d'y parvenir est d’accéder d'abord au statut de membre associé. »

« Le Conseil et tous les membres de SESAME se réjouissent de la décision de l'Irak, a déclaré Rolf Heuer. Nous espérons que d'autres pays de la région rejoindront la famille de SESAME, tant pour les avantages qu'ils tireront des nombreuses possibilités offertes par SESAME que pour l'expérience qu'ils apporteront à SESAME. »

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a activement encouragé les États membres qu’elle compte dans la région de SESAME à demander leur adhésion à ce centre. Selon les propres mots du directeur général adjoint et chef du département de la coopération technique de l'AIEA, Hua Liu, « Le fait que l'Iraq s’associe officiellement à SESAME est une excellente chose et il ne fait aucun doute que son statut de membre associé, qui sera bientôt suivi, nous l'espérons, du statut de membre de plein exercice, permettra à la Commission de l'énergie atomique de l’Irak de poursuivre l’objectif qu’elle s’est fixé concernant l’utilisation de technologies pertinentes pour différentes applications, en particulier les soins médicaux, l'agriculture, l'environnement, l'industrie pétrolière et le patrimoine culturel. »

L’Irak a déjà présenté une première proposition d’allocation de temps de faisceau : il s'agit d'un projet conjoint entre le Musée d'histoire naturelle de l’Irak et le British Museum du Royaume-Uni, qui vise à étudier un ensemble exceptionnel de stromatolites et de thrombolites complexes – des concrétions sédimentaires créées par des micro-organismes – recueillies à la source Ganau, dans le nord-est de l'Irak.

SESAME, comme le CERN, a été fondé en tant que lieu d'excellence scientifique et de collaboration pacifique. L’accession de l'Irak au statut de membre associé est un nouveau pas dans cette direction, et de nombreux autres pays du Moyen-Orient et des régions voisines suivront sans doute bientôt ses traces.

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Pour en savoir plus, lire l’article intitulé « SESAME’s 30-year-long journey in science diplomacy » du CERN Courier, janvier-février 2023, p. 28.