Le CERN dépense chaque année quelque 500 MCHF en biens et services pour construire, entretenir et exploiter son infrastructure afin d'atteindre ses objectifs scientifiques. Ces achats ont un coût financier, mais également un impact sur l'environnement en raison des émissions indirectes qui en résultent. En 2023, le CERN a rendu compte pour la première fois de ces émissions indirectes liées aux achats dans son rapport sur l'environnement, lesquelles s’élevaient, en 2021 et 2022, respectivement à 98 030 teqCO2 et 104 974 teqCO2. Concrètement, cela représente plus de 90 % des émissions indirectes totales du CERN, le reste découlant de la mobilité du personnel, des missions et de la restauration, et à peine plus de 30 % des émissions totales du CERN.
Le CERN s’efforce d’être un exemple en matière de recherche écoresponsable en prenant des mesures dans les domaines qui ont le plus d'impact, notamment la consommation d'énergie et d'eau ainsi que les émissions, et en fixant des objectifs pour limiter le plus possible son empreinte environnementale. L'adoption de mesures visant à avoir un impact positif sur les émissions liées aux achats est une priorité pour laquelle une stratégie globale a été élaborée, qui incitera le CERN, ses fournisseurs et chacun d'entre nous à prendre des décisions réfléchies lors de l'achat de biens ou de services.
Cette stratégie repose sur la politique du CERN relative à des achats respectueux de l’environnement que le Directoire élargi a approuvée en juin 2023. Selon cette politique, la responsabilité environnementale doit faire partie intégrante, lorsque cela est approprié, de toutes les phases du processus d’achat. Elle incite ainsi l'Organisation à effectuer des achats respectueux de l'environnement et à obtenir des résultats durables tant en interne que dans l'ensemble de ses chaînes d'approvisionnement, en intégrant les bonnes pratiques dans ses processus, en mesurant leur impact, en communiquant avec toutes les parties prenantes et en les sensibilisant à cette question.
En décembre 2023, le Directoire élargi a approuvé la mise en œuvre de cette politique, à compter du 1er janvier 2024. Il est prévu une phase de lancement d’une année pour identifier les domaines dans lesquels elle peut être mise en œuvre, ainsi qu’un vaste programme de sensibilisation incluant une formation sur mesure pour les responsables techniques, et, pour les départements, des ateliers axés sur les activités d’achat.
Par ailleurs, des projets pilotes permettront d'évaluer l'intégration de critères environnementaux dans les études de marché et les appels d'offres. Les responsables des achats auront accès à un outil relatif au devoir de diligence concernant la durabilité des fournisseurs et à des lignes directrices décrivant les bonnes pratiques. Ces ressources leur permettront d'acquérir les connaissances nécessaires pour évaluer les fournisseurs selon les efforts fournis en matière de développement durable.
En outre, un programme visant à établir un dialogue avec les fournisseurs sera lancé afin d’encourager les discussions sur la durabilité au sein de nos chaînes d'approvisionnement, dans le but de collaborer avec eux et de les inciter à adopter des pratiques durables.
D’une manière générale, ce plan global de mise en œuvre est conçu pour assurer une transition en douceur vers l’adhésion à la politique, et créer un cadre durable pour toutes les parties prenantes concernées. Le succès de la mise en œuvre dépendra de la capacité de tous les acteurs des chaînes d'approvisionnement à remettre en question nos choix et nos décisions, du département ITP du CERN et du personnel responsable des achats, jusqu’aux fournisseurs eux-mêmes dans nos 23 États membres et 11 États membres associés, tout en s’efforçant d'obtenir des retours industriels équilibrés.
Chris Hartley, chef du département IPT, explique : « Il est très important d’avoir instauré au CERN une politique d’achats écoresponsables. Toutes les parties prenantes du CERN souhaitent que l’Organisation continue à réduire son impact sur l’environnement. Cette politique, soutenue par notre engagement croissant en faveur d’un approvisionnement responsable, d’une réduction des déchets et d’un dialogue avec les fournisseurs, contribuera à un avenir plus durable ».