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Le CERN et la NASA unissent leurs forces pour une recherche ouverte et accessible

Un sommet, intitulé « Accélérer l'adoption de la science ouverte », a réuni des représentants de 70 instituts scientifiques pour réfléchir à la meilleure manière d'élaborer et de mettre en œuvre des politiques de science ouverte dans le monde entier

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Participants at the first CERN–NASA open science conference (Image: CERN)

L’année 2023 a été déclarée «  Année de la science ouverte ». Dans ce contexte, plus de 100 praticiens de la science ouverte et de décideurs politiques se sont réunis pour la première fois, du 10 au 14 juillet, au Globe de la science et de l’innovation du CERN. Organisé conjointement par le CERN, chef de file des laboratoires de physique des particules en Europe, et la NASA, la plus grande agence scientifique des États-Unis, le sommet a réuni des experts pour réfléchir à la manière dont les organismes scientifiques peuvent promouvoir la science ouverte et accélérer son adoption. Des représentants de plus de 70 instituts des cinq continents ont participé à cet événement.

On parle de science ouverte lorsque des instituts mettent leurs travaux de recherche à la disposition d’autres scientifiques et collaborateurs et, dans une certaine mesure, du public. Cela signifie rendre disponible des données issues d'expériences, mais aussi du matériel et des logiciels open source et une infrastructure ouverte. Cela implique également un engagement en faveur de l'éducation et de la diffusion du savoir. Tous ces éléments doivent être mis à disposition conformément aux principes FAIR, pour être facilement trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables, dans le but de favoriser la collaboration, d’assurer la reproductibilité des résultats scientifiques et de faire progresser la science de manière efficace.

Au vu des défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés actuellement, le moment n’a jamais été aussi propice pour promouvoir une manière de mener des recherches scientifiques qui soit plus ouverte et plus collaborative. « Fin 2022, constatant que le CERN et la NASA pratiquaient tous les deux des politiques en matière de science ouverte, un petit groupe de scientifiques s’est demandé comment faire progresser la science ouverte et contribuer au changement », explique Chelle Gentemann, responsable du projet « Transform to Open Science » de la NASA, et coprésidente du sommet. Si le CERN et la NASA sont deux grandes organisations scientifiques ayant déjà instauré des politiques en matière de science ouverte, de nombreux participants au sommet provenaient d'instituts qui commençaient à peine à s’y intéresser. Le sommet a été l'occasion pour tous d'apprendre les uns des autres et d'harmoniser les pratiques de science ouverte par-delà les frontières.

Chaque jour avaient lieu plusieurs conférences, chacune portant sur un aspect différent de la science ouverte. Ces conférences plénières, ainsi que les tables rondes, ont également été suivies à distance par 200 participants via webdiffusion. Les après-midi étaient réservés à des ateliers pratiques, permettant ainsi aux représentants des différents instituts de mieux comprendre le fonctionnement de la science ouverte en fonction des lois, règles et spécificités de leur pays.

« Nous avons eu des conversations que beaucoup de personnes ici n’avaient probablement jamais eues auparavant, et avons traité de sujets qui n’avaient peut-être pas encore été abordés, souligne Kamran Naim, responsable de la science ouverte au CERN, et coprésident du sommet. En tant qu'organisation, nous pensons avoir l'obligation de partager avec la communauté scientifique nos connaissances et nos technologies, telles que Zenodo, non pas parce que cela est attendu du CERN, mais parce que c'est la bonne chose à faire pour la science. »

Si le concept de science ouverte est relativement nouveau, les mêmes valeurs d'ouverture et de collaboration sont inscrites dans la Convention du CERN depuis sa création, en 1953. « Le CERN illustre brillamment le pouvoir de la collaboration, souligne Charlotte Warakaulle, directrice des relations internationales du CERN. Nous devons travailler ensemble pour promouvoir la science ouverte. Nous espérons que ce sommet permettra d'établir de nouveaux liens et de nouvelles collaborations au service de la science ouverte. »

Premier du genre, ce sommet marque le début d’une nouvelle ère dans laquelle une science ouverte, efficace, collaborative et conforme aux principes FAIR peut être mise en pratique de la même manière, indépendamment du pays ou de la discipline. Dans six mois, les organisateurs espèrent pouvoir contacter les participants pour voir de quelle façon leurs instituts ont appliqué la science ouverte. « Nous espérons que cette conférence aura permis d’établir des liens dans le domaine de la science ouverte au sein de groupes divers, indique Kevin Murphy, responsable des données scientifiques à la NASA. Chacun doit pouvoir se projeter dans un avenir scientifique ouvert, équitable et porteur de changements. »

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