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Des nouvelles à chaud d’ici et d’ailleurs

Les expériences LHC ont déjà cent fois plus de données qu'elles n'en avaient approximativement à la même période en 2010

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La vague de chaleur qui a touché une grande partie de l’Europe en ce mois de juillet a souvent fait la une des journaux, sans toutefois éclipser la vague de nouvelles importantes concernant le CERN, en particulier le LHC et ses expériences.

L’enthousiasme était général au moment du redémarrage du LHC. Mais cela ne doit pas nous faire oublier tout le travail qui a été réalisé durant le long arrêt ; à bien des égards, c’était finalement une nouvelle machine qu’il a fallu mettre en route, avec le lot de surprises que cela comporte. Cette année, le LHC a déjà fonctionné à l'énergie de collision record de 13 TeV, et nous nous attachons à présent à augmenter minutieusement, étape par étape, l’intensité des faisceaux. L’objectif fixé n'a pas changé : faire en sorte que le collisionneur atteigne sa pleine performance d'ici à la fin de l'année, de façon à pouvoir ensuite nous consacrer pleinement à la physique pendant trois ans.

Les expériences LHC ont déjà cent fois plus de données qu'elles n'en avaient approximativement à la même période en 2010, lors du démarrage de la machine à une énergie de collision de 7 TeV. Les expériences ont ainsi pu renouer avec de nombreuses vieilles connaissances parmi les particules fondamentales et les processus du Modèle standard. Et les données qui ont déjà pu être recueillies depuis le début de la deuxième exploitation ont permis de soumettre pour publication un premier résultat.

Cette nouvelle a marqué la première grande conférence de l’année en physique des particules, la Conférence sur la physique des hautes énergies de la Société européenne de physique (EPS-HEP2015), qui vient d'avoir lieu à Vienne. Les rapports de situation sur le LHC, sur ATLAS et sur CMS étaient inscrits à l'ordre du jour des principales sessions plénières – et ont tous été très bien accueillis. Ils ont fait état des premiers résultats à 13 TeV, illustrés par des évènements spectaculaires montrant l’effet de l’augmentation de l’énergie. Le LHC et sa deuxième période d'exploitation attirent bel et bien tous les regards. Au-delà de la physique des particules, c’est l’ensemble de la communauté de la physique qui attend avec impatience le volume important de données supplémentaires que le LHC apportera. Entre-temps, nous continuons de récolter les données de la première exploitation, qui peuvent encore nous fournir des résultats intéressants ; témoin la récente découverte par LHCb d'une nouvelle catégorie de particules, les pentaquarks.

La conférence a également fait apparaître clairement une volonté d'exploiter encore davantage les synergies entre la physique des particules et la cosmologie. Les deux disciplines étudient deux champs scalaires fondamentaux, qui semblent analogues, et qui pourraient même être liés. Il s’agit du champ associé au mécanisme de Brout-Englert-Higgs en physique des particules, et du champ lié à une période d’expansion extrêmement rapide, appelée « inflation », dans l’Univers primordial. 

Au CERN, la nouvelle la plus fraîche dépasse le cadre du LHC. J’ai le plaisir de vous annoncer qu'à compter de ce jour le Pakistan est un État membre associé du CERN. L’annonce officielle de la ratification par le Pakistan de l’Accord lui octroyant le statut d’État membre associé nous est parvenue ce matin par la voie diplomatique. Je suis certain que vous vous réjouissez comme moi de cette bonne nouvelle.