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Nouvelles du LS2 : remise à niveau de l’infrastructure électrique

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LS2 - 400 kV & 66 kV electrical network consolidation and maintenance
Des travaux de maintenance et de consolidation sont actuellement en cours à la station d'entrée BE1 située à Prévessin (Image: CERN)

Vous arrivez dans votre bureau, allumez la lumière et décrochez le téléphone tout en démarrant votre ordinateur. Sans électricité, le scénario est légèrement différent... Au CERN, la fiabilité du réseau électrique est telle qu’on en oublie les coulisses.

Or l’infrastructure électrique du Laboratoire, qui joue un rôle essentiel pour l’excellente performance de nos expériences et accélérateurs, et de toutes les installations du CERN, est tout sauf triviale. Dans sa configuration nominale, elle est constituée de deux sous-stations d’entrée à 400 kilovolt (kV) (appelées BE1 et BE2), alimentées par le réseau électrique français. En aval, ces stations sont connectées à une sous-station qui fait passer le niveau de tension à 66 kV. Une partie de ce réseau alimente les infrastructures distantes de plusieurs kilomètres (notamment dans le LHC) ; l’autre partie subit une nouvelle conversion à 18 kV pour alimenter les sites proches de Meyrin et de Prévessin, et le SPS. Pour des questions de redondance, l’infrastructure électrique du CERN est également branchée sur le réseau suisse, ce qui, ponctuellement, permet d’assurer la continuité de l’alimentation à puissance réduite en cas de problème au niveau du réseau français ou du réseau interne CERN. La bascule vers le réseau suisse se fait automatiquement grâce au système dit d’« auto-transfert ».

Pendant le LS2, en raison des importants travaux de rénovation et de maintenance en cours, le réseau électrique du CERN fonctionne un peu différemment. « Début juillet, la station d’entrée BE1 a été mise hors tension. Nous procédons actuellement à la consolidation de son système de protection car, cette station datant des années 1970, certains de ses équipements étaient arrivés en fin de vie », indique Davide Bozzini, coordinateur technique au sein du groupe EN-EL. Durant les travaux, qui devraient s’achever courant novembre, la sous-station BE2 assure donc seule l’alimentation de tout le Laboratoire.

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Le tout nouveau – et le plus grand – transformateur de puissance du CERN de la nouvelle sous-station électrique BE2 a été installé en septembre 2018 pour renforcer le réseau électrique du Laboratoire (Image: CERN)

Mi-septembre, c’est la sous-station principale de Meyrin ME9 qui a été « débranchée ». Celle-ci alimente en 18 kV le site depuis les années 1960. Elle est en cours de rénovation complète et devrait être remise en service fin avril 2020. Parallèlement, le système d’auto-transfert sera lui aussi complètement rénové. Dans le cadre de ces deux rénovations, la connexion au réseau suisse a également dû être suspendue. Si cela permet au groupe d’ingénierie électrique (EN-EL) de faire d’importants travaux sur la sous-station ME9, cela prive néanmoins le réseau général du CERN d’une de ses sources, ce qui pourrait engendrer, dans de rares cas, des coupures de courant temporaires*.

Un important chantier est également en cours dans le SPS, où cinq des sept sous-stations à 18 kV situées aux sept points de surface du SPS sont rénovées. Quatre d’entre elles ont nécessité la construction de nouveaux bâtiments, permettant ainsi au groupe EN-EL de commencer à travailler avant le début du LS2, alors que l’accélérateur fonctionnait.

Le groupe EN-EL intervient également dans le cadre du projet d’amélioration des injecteurs (LIU - LHC Injectors Upgrade). « Nos activités LIU sont très variées, tout comme les besoins de nos clients », souligne Davide Bozzini. « Dans le Booster du PS et le PS par exemple, nous avons remplacé plusieurs tableaux électriques et prises de distribution basse tension datant des années 1970, sans oublier les systèmes d’éclairage, devenus vétustes, que nous avons remplacés par de nouveaux luminaires résistants aux radiations. Ces derniers ont été développés par le groupe EN-EL en collaboration avec les fabricants. »

De nombreuses autres activités, notamment de maintenance, sont également menées en vue des prochaines périodes d’exploitation : entretien de plusieurs centaines de transformateurs et disjoncteurs, remplacement des batteries des dispositifs d’alimentation critique du LHC, mise à jour des systèmes de contrôle de l’état du réseau, etc. Actuellement, plus de 200 personnes (personnel CERN et entreprises extérieures) sont chargées de consolider, d’entretenir et de faire fonctionner l’infrastructure électrique du CERN sur laquelle reposent toutes les activités du Laboratoire.

* Vous serez informés en cas de coupure de courant.